Nous sommes devenus fous !
Ce qui m'a fait réagir ce matin ce sont les chrysanthèmes.
Je vois tout autour de moi une débauche de fleurs. Il n'y a pas qu'en cette période qu'on voit ce genre de spectacle, mais ce matin j'en ai eu un haut le coeur.
Devinez pourquoi.
Parce que je me suis représentée toute la débauche énergétique et chimique que représente cette activité saisonnière. Et j'ai pensé que nous sommes tous devenus fous. Avons-nous réellement besoin de nous jeter sans réfléchir dans cette immense foire au gaspillage ?
Je rappelle que ces fleurs sont produites industriellement. En octobre et novembre ce sont plus de vingt millions de pots que nous aurons achetés. Des pots qui pour leur culture sous serre auront exigé des pesticides, de la chaleur, de la lumière. Il n'est pas difficile d'imaginer les moyens de transport mis en oeuvre permettre leur acheminement jusque chez les distributeurs.
Et si nous décidions de choisir les fleurs qui poussent chez nous, dans nos jardins, et si nous n'avons pas de jardin, celles qui poussent dans la nature ?
Ne serait -ce pas tout simplement la voix de la raison ?
Je laisse chacun à ses opinions à ce sujet. Pour ma part, il y a belle lurette que je me suis exprimée en affirmant que je ne veux pas voir mes proches alimenter ce commerce pour orner ma dernière demeure.
Aujourd'hui plus que jamais je réaffirme ma position en demandant que si quelqu'un éprouve le besoin de passer sur le lieu de mon dernier repos la seule chose que j'accepte sont les fleurs de saison qui poussent dans les jardins, ou les fleurs des champs et en cette saison ou il est sans doute difficile de trouver des fleurs, trois châtaignes joliment disposées, ou une poignée de glands ou quelques feuilles d'automne seront le plus bel hommage qui pourrait m'être rendu.
Je suis décidément, et plus que jamais, en opposition totale avec cette conception qui consiste à monnayer ce qui ne concerne que le contenu de nos coeurs.